Code de déontologie
J'ai signé le Code de déontologie qui a été adopté par l'Assemblée générale de l'EAP (Association Européenne de Psychothérapie) le 20 mai 1995 à Zurich en Suisse et traduit en français par le Bureau de la Fédération Française de Psychothérapie (FF2P), à Paris, le 21 mars 1996. Voici son contenu :
Préambule
Tous
les membres des sociétés nationales associées à l'EAP, ainsi que les membres
individuels de ces dernières, sont tenus d'exercer leur profession avec un sens
particulièrement aigu de leurs responsabilités vis-à-vis de leur propre
personne, de leur travail thérapeutique et des personnes avec lesquelles une
relation particulière est créée par le biais du traitement psychothérapeutique.
Les sociétés nationales de l'EAP sont dans l'obligation de prêter une attention
toute particulière aux questions de déontologie. Cela s'applique aux
formateurs, aux membres et aux candidats des sociétés nationales en question.
Les règles de déontologie des sociétés nationales :
• visent à protéger le patient/client contre les applications
abusives de la psychothérapie par les praticiens ou les formateurs,
• servent de règles de conduite à leurs membres,
• servent de référence en cas de plainte.
1. La profession de psychothérapeute
La
profession de psychothérapeute est une discipline spécifique du domaine des
sciences humaines. Elle implique un diagnostic et une stratégie globale et
explicite de traitement des troubles psychologiques, sociaux et
psychosomatiques. Les méthodes utilisées reposent sur des théories
scientifiques de psychothérapie.
Par le biais d'une interaction entre un ou plusieurs patients/clients et un ou
plusieurs psychothérapeutes, ce traitement a pour objectif de déclencher un
processus thérapeutique permettant des changements et une évolution à long
terme.
La profession de psychothérapeute se caractérise par l'implication du
thérapeute dans la réalisation des objectifs précités.
Le psychothérapeute est tenu d'utiliser sa compétence dans le respect des
valeurs et de la dignité de son patient/client au mieux des intérêts de ce
dernier.
Le psychothérapeute doit indiquer sa qualification dans la spécialité où il a
été formé.
2. Compétence professionnelle et perfectionnement
Le
psychothérapeute doit exercer sa profession de manière compétente et dans le
respect de l'éthique.
Il doit se tenir au courant des recherches et du développement scientifique de
la psychothérapie - ce qui implique une formation continue permanente.
Le psychothérapeute est tenu de ne pratiquer que les méthodes de traitement et
dans les domaines de la psychothérapie pour lesquels il peut justifier de
connaissances et d'une expérience suffisante.
3. Le secret professionnel
Le psychothérapeute et son équipe éventuelle sont soumis au secret professionnel absolu concernant tout ce qui leur est confié dans l'exercice de leur profession. Cette même obligation s'applique dans le cadre de la supervision.
4. Cadre de la thérapie
Dès le début de la thérapie, le psychothérapeute doit attirer l'attention de son client sur ses droits et souligner les points suivants :
•
type de méthode employé (s'il le juge approprié à la situation du client). Il
précise les conditions de travail (y compris les conditions d'annulation ou
d'arrêt),
• durée présumée du traitement,
• conditions financières (honoraires, prises en charge, règlement
des séances manquées),
• secret professionnel,
• possibilité de recours en cas de litige.
Le
patient/client doit pouvoir décider lui-même si et avec qui il veut
entreprendre un traitement (libre choix du thérapeute).
Le psychothérapeute est dans l'obligation d'assumer ses responsabilités compte
tenu des conditions particulières de confiance et de dépendance qui
caractérisent la relation thérapeutique. Il y a abus de cette relation à partir
du moment où le psychothérapeute manque à son devoir et à sa responsabilité
envers son patient/client pour satisfaire son intérêt personnel (par exemple :
sur le plan sexuel, émotionnel, social ou économique). Toute forme d'abus
représente une infraction aux directives déontologiques spécifiques concernant
la profession de psychothérapeute. L'entière responsabilité des abus incombe au
psychothérapeute. Tout agissement irresponsable dans le cadre de la relation de
confiance et de dépendance créée par la psychothérapie constitue une grave
faute professionnelle.
5. Obligation de fournir des informations exactes et objectives
Les
informations fournies au patient/client concernant les conditions dans
lesquelles se déroule le traitement doivent être exactes, objectives et reposer
sur des faits.
Toute publicité mensongère est interdite. Exemples :
• promesses irréalistes de guérison,
• référence à de nombreuses approches thérapeutiques différentes,
ce qui laisserait supposer une formation plus étendue qu'elle ne l'est en
réalité (formations entamées et non terminées).
6. Relations professionnelles avec les collègues
Si nécessaire, le psychothérapeute doit travailler de manière interdisciplinaire avec des représentants d'autres sciences, dans l'intérêt du patient/client.
7. Principes déontologiques concernant la formation
Ces principes déontologiques s'appliquent également, par analogie, aux rapports entre formateurs et élèves.
8. Contribution à la santé publique
La responsabilité des psychothérapeutes au niveau de la société exige qu'ils travaillent à contribuer au maintien et à l'établissement de conditions de vie susceptibles de promouvoir, sauvegarder et rétablir la santé psychique, la maturation et l'épanouissement de l'être humain.
9. Recherche en psychothérapie
Afin de promouvoir l'évolution scientifique de la psychothérapie et l'étude de ses effets, le psychothérapeute doit, dans la mesure du possible, collaborer à des travaux de recherche entrepris dans ce sens. Les principes déontologiques définis plus haut doivent également être respectés à l'occasion de ces travaux de recherche et lors de leur publication. Les intérêts du patient/client restent prioritaires.
10. Infractions aux règles de déontologie
Les sociétés nationales sont dans l'obligation de créer des instances de recours et d'arbitrage en cas de litige.
11. Obligations des organismes nationaux de l'EAP
Les organismes nationaux doivent exiger que leurs membres praticiens établissent des règles déontologiques compatibles avec les principes du code de déontologie de l'EAP.